STING

          STEWART COPELAND

                    ANDY SUMMERS

 

 

 

 

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Vendredi 17 Novembre 2006  /  Friday, November 17th 2006

STING, France Inter (radio station)

'Tendance Musiques'

Français / English

 

On the 17th of November, around 4pm (Paris time), a previously recorded Sting interview was broadcast on France Inter French radio Station. In ‘Tendance Musiques’ (‘Musical Inclination’) a show hosted by Laurent Lavige, the English superstar, in a very relaxed mood, talked about his initiatory journey in John Dowland’s universe (his ‘Songs From The Labyrinth’ tribute album is released on the Deutsche Grammophon label). One of the most interesting parts of this intimate interview came when Sting told how difficult it has been to learn to play the Luth : “At first, it was a nightmare. This instrument looks like a similar animal but as soon as you pick it up, you realize that you have to navigate in a different way. You have to retrain the fingers and the brain. That’s a good exercise for the brain. Eventually, it would make you a better musician to do so.”

Edin Karamazov, the virtuoso player who was also present, though very discrete, told us about the passionate story of the Luth and Archlute instruments, which he both play on the album. That’s how I learned that the Luth was omnipresent in French culture at the time of Renaissance and a little later at the beginning of the baroque era. The shape of the instrument have often changed along History : the Luth evolved from a 6 strings one to a nine strings one and even a 13 strings one! Karamazov also explained that the Archluth was born in Italy, at the time of the first Operas and that the word “Luth” is a declination of an Arabian word (the instrument was imported from Persia and then arrived in Spain around the 9th century).

Sting loves the Luth because “the sound is very rich. Perhaps it would inspire some different kinds of songs for me.”

 

The composer of ‘Walking On The Moon’ told then about one of the reason why he loves Dowland’s music so much: “he is a master of silence. (In his music, I like) the sound and what is between the sound”. He also made a point in answering to some of his detractors, the ones who consider what they call ‘crossovers’ like a blasphemy: “my interest is not in purity. I like to create hybrids. It’s only in hybrids that we evolved. If we don’t mix the genpool, then the genpool dies.”

But, realizing that his new project would probably sounds weird to some of his fans, Sting explains the efforts he has made in intention to make this trip in the unknown universe of John Dowland a little easier: “my intention was to create a sonic landscape that was like a movie, the ambiance of a period: dogs barking, church bells, birds singing… and reading the letters gives a sense of the politics of the time. So, for someone who never experienced 16th century songs before, it was allowing them to enter the world”

The interview goes on and Sting gently opens the doors of his intimacy and talks about his first musical mentor, his mother (“maman”). He tells that she used to play the piano, and that she liked tango, rock n’roll (Elvis Presley), and the musicals from Broadway (like South Pacific and My Fair lady), among many other things. He admits how the first seeds she has spread have been essential in his accomplishment as a musician.

The conclusion of the interview is quite funny. The journalist describes how he has listened to ‘Songs From The Labyrinth’ for the first time. He planned a true ceremony to be in total immersion in the music and decided to lie on a bath, lighted only with candles. Maybe you should do this too!

Gert-Peter Bruch

 

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Le 17 novembre dernier, aux environs de 16 heures (heure de Paris) était diffusée sur France Inter, une interview de Sting, enregistrée au préalable, lors de son dernier passage dans la capitale française. Invité de l’émission ‘Tendance Musiques’ (présentée par l’animateur Laurent Lavige), la superstar anglaise a évoqué, de façon détendue, son voyage initiatique dans l’univers de l’auteur-compositeur de la Renaissance John Dowland (l’album qu’il lui a consacré, ‘Songs From The Labyrinth’ a été publié il y a peu sous le label Deutsche Grammophon).

 

Cette longue interview (près de 20 minutes dans sa version intégrale), menée de main de maître sur un ton très intimiste prêtant à la confidence, s’est révélée passionnante. Sting y a par exemple expliqué combien il lui fut difficile d’apprendre à jouer du Luth, instrument qu’il a tenu à jouer lui-même dans ce disque (aux côtés de l’étonnant Edin Karamazov) : « au début, ce fut un véritable cauchemar. Cet instrument semble familier au premier abord mais dès que l’on s’y essaye, on réalise qu’il faut prendre une toute autre direction. Il faut réapprendre ses placements de doigts et déshabituer son cerveau. C’est un excellent exercice mental. Je suis sûr qu’il permet de s’améliorer musicalement. »

 

Karamazov, présent lui aussi (bien que très discret), a, quant à lui, relaté l’histoire passionnante de ses instruments de prédilection : le Luth et l’Archiluth (il joue des deux sur ‘Songs From The Labyrinth’). C’est ainsi que j’ai, pour ma part, appris l’omniprésence du Luth dans la culture française, au temps de la renaissance puis au début de l’époque baroque. Tres érudit sur le sujet, le musicien a également traité de l’évolution de l’instrument à travers les âges. Ainsi le Luth à parfois compté six, neuf, ou même treize cordes… Il ajoutera que l’Archiluth, dérivé du précédent, à quant à lui, vu le jour en Italie, au temps des premiers Opéras. Intéressant aussi, en cette période délicate où nos politiques nous parlent de chocs de cultures, nous entraînent de nouveau vers des guerres de religion à coups de slogans effrayants, de rappeler que le Luth occidental est fortement inspiré d’un instrument arabe (le nom de l’instrument a d’ailleurs la même origine) et qu’avant d’arriver en Espagne, vers le 9ème siècle, il fut importé de perse. Sting avoue, lui aussi, son amour pour l’instrument : « le son en est très riche. Cela va peut-être m’inspirer différents types de compositions ».

 

Le compositeur de ‘Walking On The Moon’ profite de la discussion pour évoquer les raisons de son enthousiasme pour la musique de John Dowland : « c’est un maître du silence. Dans sa musique, j’apprécie ce qui est joué mais aussi l’espace entre les notes ». Réponse également à ses détracteurs et particulièrement à ceux qui qualifient de sacrilèges ce qu’ils nomment, de façon peu élégante, « crossovers », c'est-à-dire les excursions d’artistes dits de variété vers l’univers du classique : « Je ne tend pas vers la pureté, j’aime créer des musiques hybrides. Ce n’est que par la mutation que l’on évolue. Si le génome ne mute pas, il est voué à disparaître ».

 

Réalisant toutefois que son dernier projet musical risquait de dérouter ses auditeurs, Sting détaille les efforts qu’il a du déployer afin de leur rendre plus accessible la musique de John Dowland : « j’avais pour intention de développer un paysage sonore en toile de fond, une sorte de photographie de l’époque, qui en restituerait les ambiances : des chiens qui aboient, des clochers qui s’animent, des oiseaux qui chantent… et la lecture de certaines lettres de Dowland donne une idée de la société de l’époque et permet, à celui qui n’a jamais expérimenté la musique du 16ème siècle, de voyager à travers le temps ».

 

Mis en confiance, Sting accepte de se laisser accompagner un instant dans son jardin secret et d’évoquer sa « maman » (en français s’il vous plaît !). On le sent même quelque peu ému, c’est suffisamment rare pour être souligné, lorsqu’il lui rend hommage, rappelant qu’elle fut son premier mentor dans son parcours de musicien, elle qui jouait du piano et ramenait des disques de rock (Elvis notamment) et des bandes originales de comédies musicales jouées à Broadway, telles que ‘My Fair Lady’ ou ‘South Pacific’.

 

L’interview se conclut avec une pointe d’humour. Laurent Lavige explique en effet à un Sting amusé qu’il a mis en place un véritable cérémonial pour sa première écoute de ‘Songs From The Labyrinth’ : afin de mieux s’immerger dans ce disque, il s’est plongé dans un bain, a allumé des bougies tout autour et éteint la lumière. Voilà quelqu’un qui fait bien son métier ! 'Songs From The Labyrinth', un disque qui s'écoute les doigts de pieds en éventail.

Faites en autant, vous m’en direz des nouvelles.

 

Gert-Peter Bruch

 

 

 

 

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