(Extraits d'un dossier de presse que j'ai réalisé pour le retour de Raoni en l'an 2000)

 

1989, une tournée historique

 

Cette année-là, grâce à la présence de Sting, RAONI a pu diffuser son cri d’alarme à l’échelle planétaire. 12 Fondations Forêt-vierge ont alors été créées dans le monde,  avec comme objectif de récolter 21 millions de francs pour aider à la création en Amazonie, dans la région du XINGU, d'un parc national d'une superficie d'environ 180 000 km2 (soit près d’un tiers de la France).

 

Mission accomplie en 1993, suite au formidable engouement suscité par son tour du monde. Ce parc, situé sur les Etats du Mato Grosso et du Para, est aujourd’hui l’une des plus grandes réserves de forêts tropicales. Pourtant, si la déforestation s’accentue dans les zones non protégées, elle menace de nouveau celles qui le sont.

 

A la suite de cette campagne, le G7 a également débloqué les fonds pour la démarcation de toutes les réserves indigènes du Brésil. Ce projet n’est pas encore achevé aujourd’hui.

 

Au-delà de ces résultats positifs, l’un des succès les plus remarquables de cette tournée a été la prise de conscience du grand public de la nécessité de protéger la forêt amazonienne et ses autochtones. De par le monde entier, Raoni a été entendu.

 

Le Président Mitterrand, le premier, a soutenu son initiative. Ont suivi entre autres, Jacques Chirac, le roi d’Espagne Juan Carlos, le Prince Charles et sa sainteté le Pape Jean-Paul II…

 

Cependant, la mobilisation la plus importante est venue de ces milliers d’enfants, les plus enthousiastes pour accueillir et écouter le chef amazonien. Beaucoup ont alors cassé leur tirelire pour faire des donsémouvants.

 

Raoni ne les a pas oubliés et c’est en partie pour eux qu’il s’apprête à revenir dans le monde des « kuben » (« les autres » en langue kayapo), notre monde à nous.

« je suis fier d’être aux côtés d’un homme qui est le symbole de la forêt-vierge. Il donne une apparence humaine au problème qui nous mobilise.  Quand on parle de l’apartheid je pense tout de suite à Mandela. Lorsque nous parlons de l’Amazonie, nous devons immédiatement penser à Raoni. » 

                                                                                STING 1989  

 

   

La Forêt Tropicale

 

q       Bien qu’elles couvrent seulement moins de 2% de la surface de la Terre, elles accueillent environ 70% de la totalité des espèces des règnes animal et végétal.

 

q       Les forêts tropicales sont détruites au rythme de 144 terrains de football par minute. Chaque jour nous perdons une superficie de forêt dépassant la ville de New-York et chaque année, c’est une surface équivalent à la Pologne qui disparaît.

 

q       L'exploitation du bois, la construction de barrages et de voies de communication, l'élevage de bétail, l’immense richesse des sols en minerais précieux sont causes de la destruction de la forêt.

 

q       Aujourd'hui, c'est l'écosystème de toute la planète qui est menacé ; la destruction de la forêt vierge participe au réchauffement de la Terre et accentue "l'effet de serre". En rejetant dans l'atmosphère de grandes quantités de gaz carbonique, les gigantesques incendies de forêt effectués pour déboiser ont également des incidences sur le climat et contribuent à la  détérioration de la couche d’ozone. Tragédie planétaire, la déforestation provoque à très grande échelle des inondations, le retour de l'érosion, l'assèchement de cours d'eau et l’apparition de déserts.

 

q       Le mercure utilisé pour filtrer l'or amazonien est rejeté dans les milieux aquatiques  par  les  alluvions et contamine faune et population. Le danger pour l'homme et son  environnement est considérable.

 

q       Les forêts tropicales sont les "poumons de la planète".

 

q       La Forêt tropicale peut sauver nos vies. C’est le laboratoire naturel de la planète. Une petite plante apparemment insignifiante, la pervenche rosée, a par exemple permis de créer des médicaments qui ont révolutionné le traitement de la leucémie chez l’enfant. D’après l’institut national du cancer américain, 70% des plantes utilisées pour combattre le cancer ont été trouvées en forêt tropicale. Le quart des médicaments prescrits aux Etats-Unis est à base de plantes amazoniennes et pourtant nos laboratoires n’ont jusqu’à présent étudié les propriétés médicinales d’à peine 1% des espèces végétales de ces forêts.

 

q       Les botanistes affirment que chaque jour à cause de la déforestation de nombreuses espèces végétales disparaissent définitivement et avec elles peut-être, les possibilités de traitement de maladies incurables.

 

q       Les forêts tropicales abritent parmi les dernières tribus indigènes du globe. En  coupant les arbres, nous détruisons ces peuples et en même temps leur culture, leurs connaissances, leur science. L’humanité prend le risque de se priver de ce savoir.

 

 

L'AMAZONIE

                   

· L’Amazonie s'étend sur 4,5 millions de km² dont la majeure partie est située sur le territoire brésilien (3,8 millions de km²).

 

· Source de vie de la forêt amazonienne, l’« Amazone » s’étire sur  7025 km depuis sa source sur l'Apurinac, jusqu'à son delta dans l'Atlantique.              

Son bassin constitue 30.500 km de voies navigables avec 1100 affluents principaux. C’est la plus grande réserve d'eau douce du monde (5% du total mondial). Dans son cours inférieur,  l'Amazone atteint 10 km de large et à son embouchure, il repousse les eaux salées à plus de 100 km de la côte. Il y a plus d'espèces aquatiques dans l'Amazone que dans la totalité de l'océan Atlantique.

 

· La forêt-vierge amazonienne est le plus ancien et un des plus complexe écosystème de la planète. Le sol protégé du soleil par l’épais manteau de végétation n’y reçoit que 5% de la lumière du jour. Lorsqu’elle est mise à nu et exposée de façon prolongée au rayonnement solaire, la terre devient stérile. L’homme détruit en quelques minutes ce que la nature a mis des millions d’années à fertiliser.

 

· La forêt contient la moitié des espèces végétales et animales du globe (environ 1 million). Beaucoup sont détruites avant même d’avoir été découvertes. Plus de 100 de ces espèces disparaissent chaque jour de façon irrémédiable. Loin de ralentir, ce processus entamé voilà plusieurs décennies va s’amplifiant d’année en année ; le taux d'extinction des espèces a été multiplié par 1000 par rapport à la préhistoire.

 

· En 2020, si rien n'est fait pour enrayer la déforestation, la plus grande forêt du monde aura totalement disparu.

 

· Les 5 à 7 millions d'indiens qui vivaient en Amazonie au 16ème siècle sont aujourd'hui moins de 250 000... La population non indienne s'y est accrue de 900% de 1955 à 1985.

 

 

Quelques dates

 

ˆ 60.000 à 10.000 avant J.C. : partis du centre de l'Asie, les ancêtres des Indiens  émigrent en Amérique du Nord par le détroit de Béring -momentanément franchissable- puis redescendent au rythme de 160 km par génération, jusqu'en Amazonie.

 

ˆ 1494  Le traité de Tordesillas entre l'Espagne et le Portugal attribue à ce dernier la côte non découverte du Brésil (nom donné au pays à cause du bois Brésil qui sert à teindre les vêtements), sous l'arbitrage du pape Alexandre VI.

 

ˆ 22 avril 1500 : débarquement en terre brésilienne de la flotte portugaise de Pedro Alvares.

 

ˆ 1695 : début du cycle de l'or relayé par celui du diamant.

 

ˆ 1822 : l'indépendance du Brésil est proclamée (alors qu'on "importe" encore 40.000 esclaves noirs par an).

 

ˆ 1888 : abolition de l'esclavage.

 

ˆ 1890-1910 : le boom du caoutchouc. L'Amazonie assure à l'époque 50% du besoin mondial, mais très vite, l'Asie commence à produire du caoutchouc en énorme quantité et l'économie s'écroule. Le "boom" est responsable d'une migration de 500.000 personnes.

 

ˆ 1966 : On découvre d'énormes richesses minérales dans le sol amazonien. Pour faciliter leur exploitation, l'état entreprend la construction de grandes routes transamazoniennes.

 

ˆ 1976 : Nouvelle ruée vers l'or.

 

ˆ 1988 : Le président du Brésil, José SARNEY, annonce la décision de ralentir la destruction de l'Amazonie.

 

ˆ 1989 : Raoni entreprend un tour du monde de 60 jours aux côtés de Sting et du chef sioux Red Crow. Ils visitent 17 pays et sensibilisent l’opinion internationale sur les conséquences de la destruction de la Forêt Amazonienne.

 

ˆ 1992 : Conférence de RIO. Malgré la bonne volonté de quelques pays industrialisés, cette première réunion mondiale sur l’environnement ne sera finalement qu’un florilège de promesses non tenues. Un échec retentissant où les intérêts économiques l’emporteront sur les bons sentiments.

 

 

BERNARD LAVILLIERS   SOS AMAZONIE   STING/THE POLICE   ARRET SUR IMAGES   OUVREZ LES GUILLEMETS   ITINERAIRES   ZOOMS   ACCUEIL  CONTACT